La case vide de l'échiquier politique martiniquais

   D'aucuns assurent, depuis les dernières élections législatives, que toutes les cases de l'échiquier politique martiniquais seraient désormais occupées avec l'apparition de ce que l'on peut appeler un "assimilationnisme d'extrême-gauche". 

   Or, rien n'est plus faux !

   En effet, il existe une case vide, une case qui n'a jamais été occupée. Celle de l'indépendantisme ni marxiste ni noiriste. En Martinique, être indépendantiste a toujours signifié être communiste ou pro-cubain et depuis peu, être afro-centriste ou noiriste. Pourtant ni au 19è siècle (lors des indépendances des pays d'Amérique du sud) ni au 20è (lors des indépendances des pays de la Caraïbe), la souveraineté nationale n'a été obtenue par ces deux mouvances politiques. Quand Fidel Castro arrive au pouvoir en 1959, Cuba est indépendante depuis 1902. Quand ce fut au tour de Maurice Bishop d'arriver au pouvoir en 1979, l'île de Grenade était indépendante depuis 1974 et quant à Hugo Chavez, devenu président du Venezuela en 1999, son pays était indépendant depuis 1811. 

   Sinon dans notre proche entourage (Sainte-Lucie, Antigue, Dominique, Barbade, Saint-Vincent etc...), aucune indépendance n'a été obtenue ni par l'extrême-gauche marxiste-léniniste et encore moins par les afrocentristes. En toute logique, cela aurait dû donner à réfléchir à ceux qui en Martinique souhaitent ou luttent pour l'accession à la souveraineté. Cela signifie surtout qu'il existe une case de l'échiquier politique martiniquais qui n'a jamais été occupée à ce jour. Ni même imaginée d'ailleurs !  

   S'agissant de l'option marxiste-léniniste, chacun peut constater qu'il n'existe plus qu'un ou deux pays communistes sur la planète : Cuba et la Corée du Nord. Le système Poutine et ses oligarques n'a rien à voir avec l'idéal marxiste et en Chine, 80% des emplois urbains sont offerts par le secteur... privé (contre 4% à Cuba). Sans compter qu'en 2020, la Chine a compté plus de milliardaires, proportionnellement, que les... Etats-Unis ! A Cuba, jusqu'à plus ample informé, il n'y a ni oligarques ni milliardaires. On y croit encore qu'il est possible de faire advenir l'Homme Nouveau c'est-à-dire une créature débarrassée de l'égoïsme, du goût du profit, de l'arrivisme et de la corruption. Bel et très noble idéal mais qui se fracasse contre la réalité laquelle a tout simplement pour nom la Nature humaine. La triste, l'affligeante Nature humaine ! Se réclamer donc du système cubain relève par conséquent du rêve éveillé, de la chimère, aussi beaux, répétons-le, soient les principes d'une société marxiste. Sur le papier...

   Quant aux afrocentristes et autres noiristes apparus sur la scène politique martiniquaise tout récemment, eux aussi se trompent de voie. Notre combat pour la souveraineté n'a rien, absolument rien à voir, avec un problème de race, un problème de Neg contre Blanc-pays (Béké) et Blanc-France. Nous aurions été colonisés par le Sénégal ou le Cameroun ou encore par l'Algérie, le Brésil ou l'Ouzbékistan que notre problème serait exactement le même. En effet, notre problème fondamental n'est pas d'avoir la retraite à 60 ans ou le SMIC à 1800 euros comme se l'imaginent les assimilationnistes d'extrême-gauche ni d'africaniser la Martinique comme se l'imaginent les noiristes en vouant aux gémonies cette langue et cette culture créoles que nos ancêtres ont si difficilement bâties pendant cette horreur tri-séculaire que fut l'institution esclavagiste. 

   Notre problème est bien plus simple et brutal : nous courons, notre minuscule population de 360.000 habitants risque tout simplement de disparaître, ce qu'Edouard Glissant avait déjà souligné en 1981 dans son ouvrage Le Discours antillais, processus qu'il a qualifié d'"hawaïsation". Nous sommes en danger, la goutte de café martiniquaise est tout simplement en danger, d'être diluée dans les mille hectolitres de lait français et les dix-mille hectolitres de lait européen. Notre existence même en tant que peuple se trouve désormais en état d'urgence absolue.

   Que faudrait-il donc faire ? 

   D'abord convaincre les Martiniquais (du moins les 70% qui ne vivent pas en-dessous du seuil de pauvreté) de cet état d'urgence absolue. Chose qui est loin d'être gagnée tant la poigne étatique française et ses soutiens locaux sont puissants. Il faut leur marteler, à ces 70%, et en créole : disparet ké pwan nou si zot wè nou rété adan léta-a éti nou yé a. NOUS ALLONS TOUT SIMPLEMENT DISPARAITRE ! Ensuite, parallèlement, tout faire pour que la Martinique soit réinscrite sur la liste des pays à décoloniser établie par l'ONU, liste sur laquelle figurent la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie. Et sur ce point précis, si nos noiristes étaient sérieux, ils auraient dû prendre contact depuis longtemps avec les états africains progressistes pour qu'à l'ONU, ceux-ci mettent cette question sur la table au lieu d'aller faire du tourisme mémoriel à la Porte du Non-Retour au Bénin. Ou nous bassiner avec leur stupidité anti-créoles.

   Final de compte, oui, il y a une case politique encore vide sur l'échiquier politique martiniquais : celle d'un indépendantisme ni marxiste-léniniste ni noiriste. On voit déjà les réactions ! Vous voulez nous transformer en Barbade ou en île Maurice ! Oui et alors ? Pourquoi pas ? Ce serait déjà mieux que rien. Ce serait déjà ne plus courir le risque de disparaitre en tant que peuple. La Barbade et d'autres pays caribéens ne sont-ils pas, d'ailleurs, à la pointe du combat pour les réparations de l'esclavage ? Eux au moins, ils savent à qui l'argent des réparations serait remis : à leurs banques nationales. En Martinique, par contre, si par extraordinaire, l'Europe acceptait de payer la dette de l'esclavage, A QUI cet argent serait-il confié ? A la Préfecture, à l'Evêché, à la CTM, aux municipalités, à l'ASSAUPAMAR, aux syndicats etc... ? Se battre pour des réparations de l'esclavage quand on n'est pas un pays indépendant revient ni plus ni moins qu'à mettre le cabrouet avant les bœufs.  

   Sinon il ne faut pas mentir non plus aux 70% de Martiniquais qui ne vivent pas en-dessous du seuil de pauvreté. Il faudra leur dire que l'indépendance n'est pas an rimed-djéri-tout, une panacée et qu'il faudra maré ren-nou, se ceindre les reins comme le font nos voisins Caribéens et les peuples des pays du Sud. POUR NE PAS RISQUER LA DISPARITION, IL NOUS FAUDRA ACCEPTER DE FAIRE DES SACRIFICES. De gros sacrifices ! Et cela en n'ayant pas la prétention d'inventer une société nouvelle mais en nous inspirant humblement de ce qu'ont déjà fait des pays de taille et de population similaires aux nôtres : Barbade, Cap-Vert, île Maurice, Seychelles etc... Ceux que l'on nomme les "micro-états" dont les problèmes n'ont rien à voir avec des états de taille moyenne comme Cuba, le Mali, le Tchad ou la Côte d'Ivoire lesquels sont tous plus vastes que le Portugal, la Belgique ou le Danemark soit dit en passant.

   Or, Barbade fête le 48è anniversaire de son indépendance, aucune délégation indépendantiste martiniquaise ! Son 49è, 50è, 51è, pareil ! Quant à se rapprocher de l'île Maurice, du Cap-Vert, de Sao-Tomé-Et-Principe ou des Seychelles pour comprendre comment ils s'y prennent pour gérer leur pays, ou pa wè'y ! Rien non plus. On préfère vénérer Karl Marx ou Toutankhamon. En pure perte...

   Nous ne pourrons espérer sortir de l'état d'urgence absolue dans laquelle se trouve la Martinique que si la dernière case de l'échiquier politique martiniquaise se trouve enfin investie. 

Commentaires

La voie marxiste d'accès à l'indépendance est obstruée.

Rose

04/08/2022 - 13:26

Ni aucune délégation "indépendantiste" (les guillemets se justifient de plus en plus) aux 52 ème, 53 ème,54ème,55ème,56ème anniversaire (2002) d'un pays situé à 250 km de la Mque !!!!Ces gens font passer leur choix marxistes AVANT le choix indépendantiste !!! Parce que pour eux l'indépendance n'était en fait qu'un moyen d'instaurer une société marxiste .D'ailleurs ils le faisaient entendre clairement :les classes sociales exploitées par les capitalistes soutenus par l'Etat colonial devaient instaurer un Etat ouvriers /paysans de "Noirs pauvres indépendants des Blancs et des riches" , vous vous souvenez? Sauf que les "Noirs pauvres " ne le sont plus tellement et le prolétariat sur lequel comptaient les marxisto-indépendantistes se sont INTEGRES A LA CLASSE MOYENNE consumériste , hédoniste et réclamant toujours plus d'argent. Cette voie marxisto-indépendantiste est donc complètement obstruée. Il faut donc trouver autre chose

PRECARIAT

Albè

05/08/2022 - 07:36

Non, Rose, les prolétaires martiniquais ne se sont pas "intégrés à la classe moyenne" comme vous le prétendez ! il y a 30% de Martiniquais qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté (400 euros par mos) et 30% qui vivent avec le SMIC ou un peu plus. La classe moyenne, quant à elle, ce sont les fonctionnaires avec leurs 40% et les professions libérales (médecins, avocats etc.). En fait, les exploités sont passés du "prolétariat" au "précariat".

Quelques nuances ou/et précisions

Frédéric C.

10/08/2022 - 19:16

Dans les cas de Cuba et de Grenade, attention. Pour Cuba, avant 1959, c'était une néo-colonie US après la colonisation espagnole : sucre et rhum à destination US, tourisme et casinos, sanctuaire de la Maffia US avec l'aval de Batista (et des Pdts précédent) qui en touchait de l'argent, bordels de luxe pour riches touristes US amateurs de très jeunes filles et très jeunes garçons... La révolution cubaine fut avant tout une lutte de libération nationale, qui ne se radicalisa qu'ensuite, notamment du fait de l'intransigeance US. Grenade était formellement indépendante dès avant 1979, mais était aussi une néo-colonie anglo-saxonne... Pour le reste, on peut concevoir une décolonisation, non pas "purement marxiste" (ce qui relèverait du verbiage imbécile), mais à orientation "sociale". C'est ce qu'avaient essayé de faire les Seychelles sous France-Albert René et le Guyana (certes + vaste et non insulaire, mais intéressant) de Cheddy Jaggan... George Odlum avait aussi tenté quelque chose de progressiste. C'est important! Sinon la population n'adhérera pas au projet, lequel ne pourra que passer par les urnes (à moins que certaines grandes gueules aillent prendre le Fort-Saint-Louis et la Préfecture comme d'autres tentèrent VRAIMENT de prendre la Moncada voici 69 ans)... Par ailleurs, oui il faudra convaincre les couches moyennes et aisées (Békés non compradores compris) qu'il y aura des sacrifices matériels à faire et que le consumérisme, basta! Ça ne sera pas une petite affaire vu la domination des modes de communication à l'occidentale et les délices de la consommation à crédit, etc. La question du contrôle de l'import-export et de la grande distribution, concrètement leur propriété, devra mériter examen pour arrêter la pwofitasion (cause de la cherté de la vie). Le pb du capitalisme DOIT donc être explicitement posé, au moins sur ce plan. Sinon, ce sera toujours le même lobby capitaliste privé qui fera la loi, tel le maître d'une économie néo-coloniale. Dernier point : Certains opposants à ce que vous proposez comme "regard général" sur des micro-Etats autonomes ou indépendants, croient que vous en faites des "modèles", que vous en êtes un "apologète" (comme d'autres ne voyaient la réalité qu'à travers les réalisations soviétiques ou cubaines. Je n'ai pas cette lecture de votre regard. Je crois plutôt comprendre que vous invitez les compatriotes se prétendant anticolonialistes à examiner comment, TECHNIQUEMENT, ces pays font pour fonctionner sans être forcément sous une tutelle extérieure forte (FMI, Banque Mondiale, extraversion économique par le tourisme, etc. Parce que les voir, non comme exemples et encore moins modèles, pourrait nous donner des idées concrètes pour la suite, sans que ce soient des "copier-coller" de ce qui se fait ailleurs... Ceci posé, si décoloniser c'est être exclusivement un site touristique, ne serait-ce pas troquer une dépendance formelle au profit d'une autre, beaucoup plus vicieuse... On voit ce que le tout-tourisme combiné au trafic de drogue a pu donner à Cuba avant 1959, en Colombie avec ses cartels, en Jamaïque... À mon avis, il faut creuser cet aspect-là AUSSI. Et en tirer les conséquences en matière de contrôle de l'État sur l'économie. On ne peut donc pas évacuer le projet de société post-coloniale à construire. Fòk pa sòti an sann pou tonbé an difé! ... Mais parmi le personnel politique Mquais actuel, y a-t-il encore beaucoup d'hommes et de femmes qui veulent débattre de ces questions la, et disposés à prendre les choses en main ?

Et si on nuançait un peu ?

Frédéric C.

11/08/2022 - 11:00

ROSE: je crois que vous faites une confusion. Le fameux mot d'ordre "Pour un pouvoir des Noirs pauvres indépendants des Blancs et des riches" fut un slogan de SEULEMENT "Combat Ouvrier" à une certaine époque, les années 1980-90. Quant au slogan, "Etat ouvriers /paysans", c'était formulé autrement, et SEULEMENT par le CNCP des débuts, qui disait représenter "La ligne des Ouvriers et des Paysans". Ne faites donc pas d'amalgames, çà nuit à la qualité du débat, çà embrouille tout. Combat Ouvrier n'utilise plus ce slogan depuis longtemps, et le CNCP (qui a connu 2 scissions) se situait dans la tradition maoïste (mao-stal plutôt que mao-spontex). Ni le Palima ni les deux CNCP ne reprend plus ces expressions telle quelle. Les esprits se sont adaptés à la réalité.... Dites de quelles organisations vous parlez exactement, ce sera plus clair. Quant à ce que vous dites: "instaurer UNE société marxiste", çà ne veut rien dire. Des gens très différents se réclament du marxisme, lequel est LE VRAI, le PLUS PUR marxiste à votre avis? Au hasard: Bersnstein, Lénine, Trotsky, Mao, Enver Hodja, R.Luxemburg, A.Gramsci, Tito, Samir Amin, F.Castro, E.C.Guevara, Maurice Bishop, A.Krivine, O.Besancenot (qui ne sont pas d'accord sur tout), John Lewis, S.Machel, (dans la démarche:) F.Fanon, L.Althusser, L.Sève, Waldeck Rochet, D.Ben Saïd, Santiago Carillo, Chris Matlhako, N.Krouchtchev, Cheddy Jagan, Armand Nicolas, G.Marchais, Amilcar Cabral, Tạ Thu Thâu, Andrès Nin, Hugo Blanco, et bien d'autres... Donc dire "une société marxiste" ou "LA" (unique) voie marxiste n'a aucun sens, c'est faire comme si le marxisme était monolithique, et dénote une méconnaissance complète de ce courant multiforme.... Ceci posé, je partage le regret que la Mque ne soit pas représentée dans les commémorations pour l'indépendance de tel Etat caribéen proche. La Mque fait avec la "classe" politique qu'elle a. No comment! ... ALBE, oui il faut insister sur les gens qui sont au-dessous du seuil de pauvreté. Là où on ne peut pas vous suivre, c'est quand vous mettez dans le MÊME SAC de LA classe moyenne tous les agents de la fonction publique, de la catégorie C (exemple: agent DGFIP, ex Impôts-Trésor, en tout début de "carrière") et un agents de catégorie A++ (Conservateur des Hypothèques) ou A++++ (DRFIP, ex TPG, le fonctionnaire le mieux pays d'un département) ou le Préfet (qui a en plus une belle résidence de fonction). L'écart de revenu entre les 2 est énorme. Une femme seule avec 4 gosses à nourrir, si elle est agent C, aura du mal à boucler les fins de mois (même avec les 40%). En revanche, pour le Préfet ou le DRFIP (ex-TPG) ayant 6 gosses, il n'aura aucun mal pour sa "capacité marginale à épargner". Je ne dis pas que les 40% ne soulèveront pas de pb pour l'avenir, mais votre analyse de LA classe moyenne me paraît un peu...moyenne, du moins si je m'en tiens à votre seul commentaire. Ceci dit en toute cordialité.

CLASSE MOYENNE

Albè

11/08/2022 - 14:20

Frédéric, parmi les 70% de Martiniquais qui, selon l'INSEE, ne vivent pas "en dessous du seuil de pauvreté", il convient, en effet, de faire des distinguos et les exemples que vous donnez sont éclairants à cet égard. Mais vous oubliez trois choses à mon avis importantes : 1) la solidarité familiale martiniquaise (en France, ce truc n'existe presque plus) ; 2) l'économie informelle très développée. et le "soussou" ; 3 ) la facilité d'octroi de crédits de toutes sortes par des organismes tels que la SOMAFI ou la CASDEN. Sinon impossible d'expliquer comme la femme seule avec plusieurs enfants et occupant un emploi de Catégorie C que vous citez peut s'acheter une voiture neuve à 40, voire 50.000 euros ?

Qui compose la classe moyenne mqse?

Rose

22/08/2022 - 18:23

Cette analyse ne prétend pas à la vérité scientifique :c’est un ressenti. La classe moyenne mqse actuelle est selon moi constituée de deux groupes :la classe moyenne « traditionnelle" (profs libérales ,fonctionnaires ,chefs d'entreprises ) d'origine assez ancienne. Leurs parents ou grands parents appartenaient déjà à la classe moyenne. Et puis un deuxième groupe que j'appelle nouvelle classe moyenne et qui est d'origine plus récente. Constituée de personnes ayant récemment accédé à ladite classe : leurs parents ou grands-parents n’en faisant pas partie. Beaucoup des membres de cette nouvelle classe moyenne sont employés d’entreprises et très souvent de collectivités (mairies etc..)
Comme le dit Albè , une classe ne se limite pas seulement à la teneur de son bulletin de salaires mais à une série d’autres critères parmi lesquels on peut citer les choix politiques ,les pratiques culturelles ,le rapport aux enfants ,le comportement linguistique etc…
Depuis qq décennies la tertiarisation des activités, la déruralisation ,le plus grand rôles des collectivités et de leurs satellites a fait gonfler les effectifs de cette classe. D’origine populaire, on aurait pu penser qu’elles aurait gardé ses caractéristiques ,pratiques et comportements politiques.
OR CE N’EST PAS CE QUI S’EST PASSE
Cette dernière a adopté goulument le mode de vie de ce que j’appelle la classe moyenne traditionnelle, notamment le désir de paraitre ,la soif de surconsommation, l’obsession de la possession matérielle (voiture ,maison ,smartphone etc.) etc….alors qu’elle pouvait s’appuyer sur tout le potentiel de notre culture pour résister à la double assimilation de masse qu’elle subissait., Elle a suivi avidement l’autre groupe dans la voie du mimétisme, de l’assimilation culturelle et de la surconsommation.
Elle est d’autant plus avide de consommer qu’elle en a été privée pendant des décennies durant lesquelles elle n’éprouvait qu’envie envers les « mulâtres » et autres « petits-bourgeois ».Ces « nèg ki wè lajan ta » ont je crois déçu la confiance mise en eux par certains mouvement politico idéologiques à l’époque persuadés de son potentiel révolutionnaire et contestataire .

CLASSE MOYENNE D'ORIGINE POPULAIRE

Albè

23/08/2022 - 10:32

Rose, superbe analyse que la coexistence de deux classes moyennes à la Martinique ! Je n'ai jamais entendu aucun de nos grands politologues télévisuels en parler. Curieux ! Seul petit bémol à ce distinguo : la classe moyenne traditionnelle ou "mulâtre" a joui, depuis 1946, de conditions de vie enviables. Peut-on interdire à la classe moyenne populaire d'en bénéficier à son tour. Un exemple : tous les "mulâtres" possédaient une voiture et les autobus c'étaient pour la classe populaire. Quand une fraction de cette dernière a réussi difficultueusement, à partir de 1990, à grimper d'un cran sur l'échelle sociale, on lui a dit : "NON ! Il ne faut pas acheter de voiture ! Il faut prendre le TCSP". Donc loto çé ba Mulates selment ? (Désolé pour mon orthographe créole !).

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