Au moins les Martiniquaises se souviennent-elles du Venezuela d'avant Chavez et Maduro !

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        Alors que le Prix Nobel de la Paix vient d'être attribué à une cheffe de l'opposition vénézuélienne "qui se bat pour la démocratie depuis des années contre un régime dictatorial" (dixit le jury Nobel), nombre de Martiniquaises d'un certain âge se souviennent certainement du Venezuela d'avant Chavez et Maduro.

        Avant d'expliquer pourquoi, précisons que l'opposante nobélisée n'a jamais fait un seul jour de prison et qu'il faudrait éviter que les médias occidentaux nous embrouillent le cerveau en nous faisant croire qu'il s'agit d'une sorte de Nelson Mandela (Afrique du Sud), Leonard Pelletier (militant amérindien des Etats-unis) ou Marwan Bargouthi (le "Nelson Mandela" palestinien). Elle va et vient à travers le pays sans trop de problèmes d'autant qu'elle est mensuellement (et grassement) rémunérée par la CIA, cela au travers de canaux obscurs. Une vraie salope, quoi ! Quand elle dénonce le président Maduro, elle oublie ou feint d'oublier que ses commanditaires, les Américains, ont déjà opéré 24 opérations militaires ou coups d'état à travers l'Amérique centrale et les Caraïbes ainsi qu'en Amérique du Sud. 

       Mais bon, revenons à nos Martiniquaises qui voyageaient vers Caracas dans les années 1980.

       A l'époque, il existait une ligne aérienne directe Fort-de-France/Caracas (seulement 1h15 de vol) et le pays de Simon Bolivar était dirigé par la Droite. Son président était un certain Carlos Andres Perez, grand ami des Etats-Unis, qui pratiquait un capitalisme sauvage à tel point que le bolivar, la monnaie vénézuélienne en arriva à ne valoir quasiment plus rien. Ce qui fait que pour 100 francs (l'euro n'existait pas encore), un Martiniquais obtenait 10.000 bolivars au marché officiel et le double au marché noir. Alors des hordes de Martiniquais et surtout de Martiniquaises se ruaient à Caracas pour acheter toutes sortes de marchandises. Notamment des chaussures ! Une fois, l'une d'elle qui en avait ramené 30 paires se vit inquiétée par la douane à son retour à l'aéroport du Lamentin (il n'avait as encore été baptisé "Aimé Césaire").

       Le bolivar allait de dévaluation en dévaluation et qui en payait les pots cassés ? Le peuple du Venezuela, le peuple amérindien, nègre et métis (majoritairement métis). La minorité des descendants directs des colons espagnols (l'équivalent des Békés antillais) n'en avait rien à faire de ce peuple et tenait à la fois les rênes de l'économie et du pouvoir politique. Le weekend, ces messieurs-dames allaient faire leurs courses à...Miami et leurs rejetons étudiaient dans les meilleures universités américaines (frais d'inscription annuels : 20.000 dollars). Développait-elle le Venezuela pour autant cette classe békée ? Pas du tout ! Elle vivait sur la bête. Plus exactement sur l'abondant pétrole venezuélien, le pays possédant les deuxièmes plus importantes réserves d'or noir prouvées au monde. Ce qui fait que des révoltes éclataient sporadiquement et que Hugo Chavez finit par arriver au pouvoir en 1999. Aussitôt la presse békée le qualifia de..."mono", ce qui signifie "singe" en espagnol. Et pourquoi ? Parce qu'il n'était pas blanc mais métis (amérindien-noir-blanc). Instaura-t-il une dictature ? Absolument pas ! Il fut réélu trois fois au terme d'élections auxquelles l'opposition put participer. A sa mort, quand Nicolas Maduro arriva au pouvoir, la presse blanche suprémaciste ne pouvant le traiter de singe, se mit à le railler en le traitant de "chauffeur d'autobus", profession qu'il avait exercée à un moment de sa vie. 

    Evidemment, avec Chavez, puis Maduro au pouvoir, plus question pour nos Martiniquaises d'aller à Caracas se fournir en chaussures à bas prix ni pour les Martiniquais de s'ébrouer dans la piscine de l'hôtel Hilton (situé en pleine ville) dont la chambre la plus luxueuse à l'époque du président de droite Carlos Andres Perez coûtait...30 dollars la nuit. Allez, messieurs-dames, Trump va sûrement renverser Maduro et la Prix Nobel de la Paix 2025 deviendra présidente du Venezuela. Vous pourrez, chers Franco-Afros-descendants, vous ruer à nouveau à Caracas ! Cette fois avec des euros en poche...

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