Les Iles Cook désirent changer de nom pour en avoir un plus traditionnel. Un choix adopté par de plus en plus de pays
Les Iles Cook souhaiteraient un petit lifting de leur nom. Le pays s’appelle ainsi en l’honneur de James Cook, grand navigateur britannique qui explora les îles en 1777. Pas vraiment culture locale donc. De fait, le pays envisage « un nom traditionnel qui reflète la vraie nature polynésienne de notre nation insulaire », comme l’a expliqué Mark Brown, vice-premier ministre de l’archipel, à Radio New Zealand.
Cette décolonisation du nom n’est pas un phénomène nouveau. De nombreux pays du monde, de l’Amérique latine à l’Asie en passant par l’Afrique, se rebaptisent pour rompre définitivement le cordon avec leur passé non-autonome, parfois des années après leur indépendance.
Petit florilège de pays :
Ghana. L’un des pays pionniers du mouvement. Jadis colonie britannique du nom de Gold Coast (pour les moins anglophones d’entre vous : la Côte de l’Or), le pays change son nom le jour même de son indépendance, le 6 mars 1957. Le nom fait référence à l’empire du Ghana, un vaste royaume africain entre le IIIe et le XIIIe siècle.
Bénin. Quinze ans après son indépendance de la France, le Dahomey se rebaptise « République populaire du Bénin » en 1975, en référence à un puissant royaume qui s’était étendu jusqu’au Nigeria voisin avant la colonisation.
Zimbabwe. Là aussi, un pays portant le nom d’un britannique. Le Zimbabwe se nommait la Rhodésie du sud, en hommage au colon anglais Cecil Rhodes qui s’installa dans la région au XIXe siècle. Après son indépendance en 1965, il adopte différent noms, notamment Zimbabwe-Rhodésie en 1979, avant de définitivement rompre avec ce passé britannique en adoptant le nom de Zimbabwe en 1980.
Burkina Faso. Si le changement est aujourd’hui bien ancré, le Burkina Faso reste finalement un nom assez récent. Le pays s’appelle ainsi seulement depuis 35 ans. Le 4 août 1984, Thomas Sankara rebaptise la Haute-Volta en Burkina Faso, littéralement « pays des hommes intègres », en associant les deux dialectes les plus populaires du pays, le moré et le dioula.
eSwatini. Et oui, il est temps de se mettre à jour, le Swaziland, c’est fini. Le 19 avril 2018, pour les 50 ans de l’indépendance du pays, ex-protectorat britannique, le roi Mswati III annonce que son pays va retrouver son nom d’origine : eSwatini, signifiant le pays des Swazis en langue swati. Swaziland était donc un nom hybride entre l’anglais et la langue nationale. « Nous étions le seul pays d’Afrique à avoir conservé son nom de l’époque coloniale », explique le Roi.
Myanmar. Le quoi ? Et oui ! Si en Français, le nom de Birmanie reste le plus fréquemment utilisé, il serait temps de se mettre à jour. Depuis le 27 mai 1989, le pays est rebaptisé « République de l’Union du Myanmar » par la junte militaire, afin de tirer un trait sur son passé colonial. Les Français ne sont cependant pas les seuls récalcitrants. Pendant longtemps, les États-Unis ont refusé d’appeler le pays « Myanmar », tout comme l’opposition politique à la junte.
Le Belize. Ex-Honduras britannique, de son ancien nom de colonie… britannique vous l’aurez deviné, le Belize n’obtient son indépendance qu’en 1981 et en profite pour changer de nom. Le pays reste d’ailleurs le seul d’Amérique centrale ou latine où la langue anglaise est considérée comme officielle (même si l’Espagnol est devenu plus courant). Quant au choix du nom de Belize, il vient de la capitale… Belize-City, qui s’appelait ainsi d’après la rivière Belize, de l’espagnol Belice, lui-même dérivant de l’ancien nom maya de la rivière. Bref, un retour un peu complexe aux sources.
Suriname. Ce petit pays d’Amérique latine, ex-Guyane néerlandaise, prit son indépendance des Pays-bas en 1975, après avoir été déclaré autonome en 1954. Il changea finalement de nom en 1987. Et comme le Belize non loin, l’origine du mot tient dans l’eau. Le Suriname est simplement le cours d’eau le plus important du pays
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