Chaque élection, quelle qu'elle soit, comporte ses curiosités, voire même parfois ses bizarreries. C'est le cas de Rivière-Pilote, ex-bastion indépendantiste dont le premier édile fut pendant près de quatre décennies Alfred Marie-Jeanne, leader du MIM (Mouvement Indépendantiste Martiniquais).
On sait que ce dernier s'est toujours refusé à participer aux élections présidentielles et donc à donner à ses partisans une consigne de vote pour tel ou tel candidat. L'argument avancé est net, clair et précis : nous n'avons pas à choisir, nous Martiniquais, le président de la France. On est en droit de penser ce que l'on veut dudit argument mais au moins n'a-t-il jamais varié. En ce mois d'avril 2022 donc, alors que le PPM appelait à voter Anne Hidalgo, le PCM Fabien Roussel, la droite Valérie Pécresse, le centre-droit Emmanuel Macron, Péyi-a Jean-Luc Mélenchon, Martinique-Ecologie Yannick Jadot, le GRS Philippe Poutou etc...etc..., le MIM est resté droit dans ses bottes.
Sauf qu'à Rivière-Pilote, J-L. Mélenchon est sorti en tête comme partout ailleurs à travers la Martinique, cela avec le plus fort pourcentage de votes (67,17%) mais aussi la plus faible taux de participation (32,84% ) de toute l'île ! Chiffres qui interpellent forcément puisque 3.605 Pilotins se sont tout de même rendus aux urnes. En effet, Alfred Marie-Jeanne avait coutume de récolter entre 4.500 et 5.000 voix aux municipales, régionales, territoriales et législatives. De toute évidence, la consigne d'abstention du MIM n'a cette fois pas été très suivie.
Sinon, ceux qui se glorifient d'avoir soutenu Mélenchon et se réjouissent de son score faramineux en Martinique (il vire en tête dans les 34 communes !) gagneraient à se regarder dans une glace : Mélenchon n'a jamais été partisan d'une quelconque émancipation ou accession à la souveraineté du peuple martiniquais et dans son programme, à la partie consacrée à l'Outremer, on peut lire ce qui suit :
"Grâce aux Outremer, la France est présente sur les cinq continents et dans tous les océans. Elle possède ainsi le deuxième domaine maritime mondial."
Sans même parler du fait que dans l'Hexagone, le leader de la France Insoumise est un adversaire farouche des langues régionales (corse, basque, breton etc.) et logiquement du créole. Il n'a jamais cessé de répéter, en bon jacobin qu'il est, que le jour où il serait élu, jamais il ne ratifierait pas le Charte Européennes des Langues Régionales et Minoritaires qui permet une reconnaissance de ces idiomes !
Conclusion : le vote massif pour Mélenchon en Martinique est un vote protestataire (ou anti-Macron) et pas du tout un vote anticolonialiste. Ce qui signifie qu'il n'aura aucune influence sur les prochaines élections autres que la présidentielle contrairement à ce que clament certains qui rêvent tou-doubout...
NB. La photo ci-après, prise à Rivière-Pilote, prouve que les mélanchonistes pilotins n'ont pas chômé, quitte à apposer l'affiche de leur favori sur celles d'autres candidats. Hum !...
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite