Invité à donner son opinion sur la situation chaotique que traverse nôtre pays, le poète haïtien Rodney Saint Eloi a déclaré sur Radio France Internationale( RFI) que ce qui passe en Haïti est un imaginaire de l’anéantissement.
À la question de savoir « Quand vous voyez aujourd’hui la situation que traverse Haïti, comment se faire entendre quand on est romancier, poète, éditeur, pour que l’on puisse un jour mettre un terme à cette anarchie ? » Rodney Saint-Éloi, qui participa au Salon du livre de Paris qui s’est tenu dans la capitale française du 12 au 14 avril 2024 a déclaré « On est dans une impuissance. Ce qui se développe aujourd’hui, c’est un imaginaire de l’anéantissement. C’est-à-dire que l’Haïtien que je suis ne comprend pas Haïti. Mais pour revenir à la littérature, j’ai beaucoup parlé d’une société fondée sur le mépris dans Quand il fait triste, Bertha chante, un livre que j’ai publié récemment. Parce qu’une société qui est fondée sur le mépris n’est pas une société viable. Et Haïti a été longtemps une société coloniale et qui s’est toujours comportée comme une société coloniale entre Haïtiens. Une société profondément raciste entre Haïtiens. Donc ce legs, c’est un legs empoisonné. Et je pense qu’on a essayé de culbuter le malheur. Mais en Haïti, le malheur donne le malheur.
Par ailleurs, dans le texte Récitatif au pays des ombres, Saint Eloi guette et espère la lueur du jour malgré les tourments de nos nuits noires. Le poème part de Port-au-Prince. C’est de là que s’éveille le monde avec ses rumeurs et sa musique, dans un récitatif où règne la clarté du jour. Puis le monde tombe et se relève, avec les objets, les êtres, la vie et les mots. Le livre s’ouvre dans la fréquentation des mots amitié, amour, compassion, mettant en mouvement le cercle de la parole. Le pari : la beauté malgré les ombres, la vie malgré la mort, l’élégance pour rassembler les continents. Récitatif au pays des ombres adopte une forme enjouée qui dérive, surprend pour affirmer que les mots sont ce qui reste. Poésie de l’évidence où tout prend corps dans le jour qui se lève, le langage recrée la place de l’être et atteste sa présence au monde.
Né en Haïti, Rodney Saint-Éloi vit à Montréal. Poète, éditeur, passeur de mots et de mémoires, il est l’auteur d’essais, de récits et d’une dizaine de recueils de poèmes. Son œuvre, à l’écoute du monde, est une longue traversée de villes et de visages.
EXTRAIT
« Port-au-Prince une poupée sans façon
Une cigarette Comme il faut
Une lotion My Dream
Une étoile le jour
Au rituel des miroirs
Comment dit-on je t’aime à une ville
Un dessin d’enfant sur une feuille jaunie
Des arabesques au crayon bleu
Un cerf-volant qui pleut des vagues infinies
Les rêves voyagent la nuit
Dans le sommeil des mers
Port-au-Prince est une main faite
Pour la tendresse du jasmin. »
Schultz Laurent Junior
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