Nos élus (es) ultramarins sont donc vent debout contre cet Article 55 qui prévoit d'attribuer "une aide à toute personne résidant en France métropolitaine justifiant d'un projet d'installation professionnelle durable dans les Outre-mer".
Or, dans les pays indépendants de la Caraïbe, tout au contraire, a été créé un "visa" permettant d'attirer des personnes qui, grâce à l'Internet, n'ont pas besoin de résider ou de travailler dans un lieu ou un pays en particulier. Des télétravailleurs, quoi ! Pour suivre les cours de la Bourse de New-York ou de Londres, nul besoin d'habiter à la 5è Avenue ou au bord de la Tamise. La crise du covid a littéralement boosté ces visas dont l'objectif pour les états de la Caraïbe est d'attirer une population disposant de moyens financiers qui va consommer sur place, louer des maisons, acheter des véhicules, investir surtout etc... Prudemment ce visa est d'1 an mais il est renouvelable chaque année.
On imagine bien que ceux et celles à qui ce type de visa est attribué ne sont pas des migrants africains ou maghrébins, mais des Européens, des Américains, des Canadiens etc...
Or, personne à Barbade n'a protesté ni dénoncé cette invasion leucoderme ! Le fameux "génocide par substitution" des autonomistes martiniquais et "le loup européen" des indépendantistes sont des notions inconnues dans la Caraïbe indépendante. Bizarre, non ? En fait, pas si bizarre que ça. Pas bizarre du tout ! Et c'est là qu'on en revient à l'Article 55 de la Loi de Finances 2024 qui, à bien regarder, ressemble un peu au fameux visa caribéen. Cet article incite les Hexagonaux à venir en Martinique, Guadeloupe etc...tout comme ce visa incite les Anglo-saxons à s'installer à Barbade ou dans d'autres îles anglophones.
Et c'est là que l'on comprend que nos élus (es) ultramarins fuient leurs responsabilités car l'explication de tout cela est politique. C'est une question de statut politique. Car enfin, quand vous êtes un territoire sous tutelle, comment pouvez-vous contrôler l'installation de citoyens de votre Métropole chez vous ? A tout moment, par exemple, le gouvernement barbadien peut supprimer le visa de tel ou tel expatrié et l'expulser si ses activités vont à l'encontre de l'intérêt supérieur de la Barbade. Ou empêcher l'achat de tel bien ou propriété jugés patrimoniaux. Ou s'opposer à des investissements qui nuiront à terme audit intérêt supérieur. Toutes choses qu'aucun président de collectivité, déptuté ou sénateur ultramarin ne peut faire. Du reste, aucun Hexagonal n'a besoin de l'Article 55 pour s'installer en Outremer ! Et d'ailleurs ceux qui l'ont fait se sont heurtés à une économie cadenassée par une caste des descendants d'esclavagistes ainsi que quelques mulâtres fortunés, une économie de comptoir, au sein de laquelle il est quasiment impossible à un non-natif de s'imposer. Ainsi, les "Métros" sont soit hauts fonctionnaires soit cadres chez les Békés, mais aucun n'a jamais réussi à devenir leader dans aucun secteur économique important en Martinique.
L'Article 55 n'est donc qu'un fantasme du même ordre que le génocide par substitution ou le loup européen. Il n'y aura pas des milliers d'Hexagonaux qui débarqueront chez nous munis d'un "projet professionnel durable". Cessons de fantasmer et de nous faire peur pour rien ! Au lieu de nous complaire dans ces enfantillages, travaillons à la modification du statut de nos pays afin que nous puissions disposer d'un vrai pouvoir local lequel sera en mesure de contrôler l'installation de non-natifs (qu'ils soient européens ou autres car il ne s'agit nullement d'une question "raciale").
"Enfantillages" est exagéré, penserez-vous ? Pas du tout ! Car un député ultramarin antillais prépare un projet de loi visant à lutter contre..."la discrimination capillaire". Autrement dit le droit d'arborer des cheveux crépus ou des locks. Dans son ile pourtant, la distribution de l'eau est catastrophique, le peu que reçoivent les habitants étant, soit-dit en passant, contaminée au chlordécone, pesticide dont on connait les graves conséquences sur la santé. Dans son île, la bétonisation des terres agricoles va bon train. Dans son île, la même minorité de descendants d'esclavagistes tient l'économie d'une main de fer. Mais tout ce que notre cher député trouve à faire c'est de proposer une loi qui permettra, enfin !, à la chanteuse Aya Naka-Machin de ne plus être obligée de porter des perruques brésiliennes et de pouvoir faire ses concerts avec sa chevelure naturelle.
Sujet de la plus haute importance, n'est-ce pas ?
ce sera très drôle! Lire la suite
...vous vous bouchez les yeux quand il s'agit d'identifier les VRAIS responsables de la situation Lire la suite
Les propos de Crusol sont gravissimes .C'est néanmoins une analyse originale qui mérite qu'on s'y Lire la suite
Rien de plus facile que de modifier la constitution. Lire la suite
En droit français actuel PERSONNE ,même pas Macron ne peut "octroyer" l'indépendance à un territo Lire la suite