Cette année, l'Université de Caen a ouvert un diplôme d'études normandes. 80 heures d'enseignement en tout, dispensées aux étudiants de l'Université de Caen, autour des parlers normands, du droit coutumier et de de l'histoire de la région. Une formation de sensibilisation de 35 heures a aussi été proposée à tous les agents de la collectivité régionale. Ce jeudi 8 juin, 32 personnes ont ainsi été officiellement diplômées à l'Université de Caen.
Dans la Aula Magna, chaque étudiants se voit remettre son diplôme de la main du président de l'université et de celui de la région, sous les applaudissements. La cérémonie se termine par un discours d'un des étudiants, en Normand s'il-vous-plaît ! Un hommage aux professeurs qui ont assuré les cours de ce DU, coordonné par Christophe Maneuvrier, enseignant-chercheur en Histoire. Il l'explique : ce diplôme s'adresse à trois types de public. "Des gens qui viennent pour se former dans un but professionnel, qui travaille par exemple dans le milieu du tourisme", détaille-t-il, "Des jeunes qui suivent un autre cursus à l'université et qui ont fait ce DU en parallèle, et puis des personnes qui viennent pour leur culture personnelle, par attachement à leur "Normandité", comme le disait Léopold Sédar Senghor."
Christophe Maneuvrier, enseignant-chercheur en histoire à l'Université de Caen. © Radio France - Mathilde Bouquerel
Sophie Poiret, enseignante-chercheuse en droit et institutions, est l'une des professeures qui assuré les cours de ce diplôme universitaire de 80 heures et de cette formation de sensibilisation de 35 heures. Elle est spécialisée en droit coutumier normand qui est, selon elle, un aspect incontournable de la culture normande. "On dit souvent que les Normands sont un peuple de juristes, comme l'étaient les Romains", explique-elle, "Même à la fin de la période ducale, quand la Normandie a été réintégrée à la couronne de France, les Normands sont restés très attachés à leur droit, à leur coutume, car elle est très spécifique et imprégnée de l'histoire de ce territoire. D'abord, on y trouve des influences scandinaves, notamment dans le droit maritime importé par Rolon et son fils Guillaume Longue épée, par les vikings. Ensuite, c'est un droit qui est particulièrement égalitaire. Contrairement à d'autres régions de France, en Normandie, il n'y a pas un droit pour les nobles et un droit pour les roturiers, le droit est le même pour tous."
Sophie Poiret, enseignante-chercheuse en droit et institutions à l'Université de Caen. © Radio France - Mathilde Bouquerel
Parmi les étudiants qui ont suivi les cours de Sophie Poiret, certains n'avaient jamais mis les pieds à l'université auparavant. C'est le cas du doyen des étudiants, Bernard Desgrippes, 77 ans. "Je n'ai pas le bac !", confie-t-il, "On me dit que je suis revenu sur les bancs de l'université, mais je n'y étais jamais allé ... Je fais partie du Conseil scientifique et culturel des parlers normands. C'est lui qui a évoqué la possibilité de remettre un diplôme d'études normandes à l'Université de Caen, car ce diplôme existait dans les années 80 et a disparu ensuite. Quand le président de la région a décidé de le remettre en place, je me suis dit qu'il fallait que je m'inscrive et que j'essaye de le passer !"
Anaelle Malheuvre, étudiante à l'Université de Caen, diplômée en études normandes. © Radio France - Mathilde Bouquerel
Mais parmi les nouveaux diplômés, on trouve aussi des étudiants de l'université de Caen comme Anaelle Malheuvre. La Cauchoise de 24 ans est inscrite en Licence humanité classique. "Je fais du latin et du grec ancien donc j'étudie déjà les langues, l'étymologie", raconte-t-elle, "J'ai toujours eu un goût pour la langue française : savoir d'où l'on vient pour comprendre où l'on va ... Plus tard j'aimerais travailler dans les musées et le patrimoine." Ce diplôme ajoute donc une belle corde à son arc. En tout, la formation a été suivie par 18 étudiants et 14 agents de la région.
photo : Le diplôme universitaire d'études normandes a été remis à 32 étudiants ce jeudi 8 juin 2023 à l'Université de Caen. © Radio France - Mathilde Bouquerel
"National" au sens "national Mquais". Ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant...
Lire la suite...mè "dannsòl".
Lire la suiteSi on vous comprend bien, MoiGhislaine, le charbon de Lorraine devrait, pour reprendre votre expr Lire la suite
Je crains que vous n'ayez mal compris cet article. A moins que ce ne soit moi qui me trompe. Lire la suite
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite