Nou pa ni pié-lajan ka soukwé

   Les deux photos illustrant cet article montrent les inondations qui se sont produites en Martinique ces derniers jours suite à un temps extrêmement pluvieux qui a nécessité l'Alerte "Orange". 

   La première photo montre le centre de la ville de Rivière-Pilote où les eaux sont montées si haut que la municipalité a dû déclencher la sirène d'alarme. La deuxième photo montre la RN5 à hauteur de la ville de Rivière-Salée qui, une fois sous les eaux, a causé des embouteillages monstres durant des heures. Sur les réseaux sociaux et autres blogs, d'aucuns se sont déchaînés contre Alfred Marie-Jeanne s'agissant de Rivière-Pilote et Serge Letchimy s'agissant de la RN5. Motif de cette colère ? Marie-Jeanne a été pendant plus de 30 ans maire de Rivière-Pilote et n'a rien fait pendant tout ce temps pour mettre sa ville hors d'eau. Serge Letchimy a été président de l'ex-Conseil régional et il est l'actuel président de la CTM, par conséquent, c'est lui qui aurait dû avoir sécurisé la RN5. 

   Ouais...

   Le cerveau d'un internaute ou d'un blogueur n'étant en général pas plus gros qu'un pois chiche, on pourrait se contenter de hausser les épaules et attendre simplement que dans trois jours, dans une semaine ou dans dix jours, ils aient un nouvel os à ronger et quelqu'un d'autre sur qui déverser leur colère. Mais ce ne serait pas rendre service à la Martinique du tout. Il faut, en effet, lutter pied à pied avec l'enfant-gâtisme, le "coup de gueule" permanent, l'inconséquence et la démagogie qui affectent (infectent ?) notre corps social. Bref, arrêtez votre cinéma de "mendiants arrogants" (A. Césaire), pourrait-on déjà dire à ces "critiqueurs" permanents !

   Mettre hors d'eau une ville ou une route à grande circulation coûte des sommes énormes, or les responsables politiques doivent donc faire des choix à tel ou tel moment de leur mandature. Choisir revient inévitablement à prioriser telle ou telle action au détriment de telle autre. Par exemple, on ne peut pas en même temps avoir la cantine scolaire quasi-gratuite dans une ville et mettre cette dernière hors d'eau. Les élus (es) ne disposent pas d'un pié-lajan qu'il leur suffit de secouer !  

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