DAVID VALERE

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     Le 27 juin prochain, à l'Atrium, le comédien martinico-suisse David VALERE se produira à l'Atrium, dans un spectacle autour du "Cahier d'un retour au pays natal" d'Aimé Césaire, cela dans le cadre d'un festival intitulé "DE CESAIRE A SENGHOR" au cours duquel se produiront d'autres comédiens tels que Jocelyn Régina

     Nous l'avons rencontré...

 

****

 

 

   FONDAS KREYOL : David Valère, vous êtes un comédien suisse d'origine martiniquaise. Comment vous présenter au grand public ?

 

  DAVID VALERE : Né en France, de mère bien martiniquaise et de père bien invisible. Pratiquant le théâtre depuis un moment, formateur pour adultes dans l’insertion professionnelle à l’Oseo, une association à Genève en Suisse, formateur-théâtre dans le cadre universitaire. L’humour est mon épice de base. Je n’aime pas le pouvoir dans le monde du travail et de la politique, dans le monde tout court…

   “ A bas l’impérialisme !

   A bas le néocolonialisme!"

 Thomas Sankara doit continuer de nous éclairer et de nous rendre conscients. 

 En revanche, le pouvoir des mots, de l’imaginaire, du verbe, de l’improvisation, de la rencontre et de l’instant présent. Mon coeur nucléaire est enrichi à 99%, il est chargé de répandre de bonnes vibrations, d’irradier de l’amour. Peu importe demain, il bat au présent. Demain tout sera oublié. Et c’est tant mieux. Tout est vanité. D’ailleurs répondre à une interview… n’est ce pas un acte un peu vaniteux ? Merde alors… je ferai 10 bonnes actions pour me faire pardonner. La solidarité et l’empathie devraient être la base de chacune et chacun. Il n’y a que ça de vrai… le reste on le fait parce qu’il faut bien s’occuper avant de trépasser, non ?

 

   FONDAS KREYOL : Vous souvent dans un petit théâtre appelé le "Thétricul", pouvez-vous nous en parler ?

 

  DAVID VALERE : Le Théâtricul a été créé en 1979 par Gérard Challandes. C’est un théâtre insolite, charmant et surprenant. Avec la cie Cyparis Circus on gère ce lieu avec l’épouse de monsieur Challande, créatrice d’une école de cirque à Genève, madame Yvette Challande et nous en sommes à la 8 ème saison avec notre collectif64 du Théâtricul. Nous avons un site www.theatricul.net où vous pouvez voir notre programmation passée et présent. C’est  Stéphane Michaud le metteur en scène d’Un homme debout qui est notre webmaster en chef. Notre actualité est de sauver le théâtre et de pouvoir le faire perdurer au delà de 2027. Des contacts sont pris avec 3 communes du canton de Genève en Suisse romande et une fondation privée. Des discussions sont en cours. C’est un projet passionnant. Nous sommes confiants dans notre projet de sauvegarde du Théâtricul. Affaire à suivre. Si Monsieur Bernard Hayot veut participer, qu’il prenne contact… chaque petite pièce jaune est bienvenue.

 

   FONDAS KREYOL : Alors que vous êtes déjà venu à diverses reprises à la Martinique c'est la première fois que vous aller donner une représentation en Martinique. Qu'est-ce que cela représente pour vous ? 

 

   DAVID VALERE : Oui, nous avons fait avec mes filles, deux voyages récemment. Nous avons pu avec Stéphane Michaud tester en plein air le spectacle l’année passée dans des conditions hors théâtre. C’était une très belle expérience. C’est une progression de jouer a l’Atrium, de plus dans la  salle Frantz Fanon, une autre figure majeure qui m’inspire depuis très longtemps. 

 J’avais pris des contacts pour le centenaire.. la liste des personnes contactées et des personnes qui m’ont aidé est impressionnante. Grâce à une amie, Véronique Defranoux, que je remercie du fond du coeur, j’ai pu rencontrer en personne le directeur de l’Atrium, Monsieur Manuel Césaire. La rencontre a été chaleureuse et sympathique. Après il a fallu être patient, qualité que je n’ai pas du tout et il a fallu faire confiance au destin, qualité innée. 

Je ne cherche qu’une chose, rendre ce que j’ai reçu. C’est un acte de gratitude théâtrale. Je le fais pour ma famille, pour ma mère et pour Aimé Césaire. C’est lui le patron fondamental de cette affaire, on s’en fout de Valère à la fin.

 

   FONDAS KRETOL : Le spectacle que vous donnerez à l'Atrium s'appelle "L'Homme debout". Quel en est le thème principal ?

 

   DAVID VALERE : Petite précision “Un homme debout”, quand on a décidé d’adapter ce poème pour le théâtre, on s’est dit que ce serait plus facile à retenir comme titre de spectacle. Et que ce serait le titre de l’adaptation. Je me rappelais aussi de l’expression créole “fanm doubout”. Ça nous a inspirés. 

   Le thème principal est celui du Cahier de Césaire. Nous n’avons rien inventé, nous avons essayé de mettre à la portée de tous sa poésie parfois difficile.

   Nous étions conscients que le concept de Négritude était dépassé mais nous pensions que sa thématique principale, à savoir l’acceptation de soi, de son histoire et la capacité à se relever restaient des sujets qui pouvaient encore parler au public. Sur un plan plus personnel, cela m’a aussi traversé et ce texte est arrivé à un moment où il m’a fallu repartir de l’avant. Je dirais que ce texte m’a été salvateur. Comme le cachot pour Cyparis pendant l’éruption de 1902…. Face à une éruption professionnelle, ce poème a été un kit de survie. Merci à Césaire, merci à ma mère de m’avoir relié à notre île, merci à Stéphane Michaud d’avoir eu l’envie de grimper avec moi ce sommet de littérature. Et merci à la Martinique qui coule dans mes veines.

 

  FONDAS KREYOL : Que représente la Martinique pour vous : la terre des ancêtres ? Le pays rêvé ? Un lieu-monde ?

 

   DAVID VALERE : La Martinique n’est pas ma terre natale mais ma terre maternelle. Elle m’a aussi mis au monde d’une certaine façon, dans un autre monde riche d’histoires que j’ignorais.  La pièce rappelle l’esclavage et d’où nous venons. Le pays rêvé n’existe pas et la Martinique m’a toujours semblé constituer une sorte d’aberration contemporaine sur le plan économique et politique….  on est en France, on est antillais et on est un pays toujours dépendant. 

   Un pays rêvé ? Ce serait une Martinique indépendante… debout… mais cela a l’air d’être un rêve irréalisable. Une alliance des îles Caraïbes… ce serait un rêve. Une confédération d’îles indépendantes… avec le drapeau français au musée avec la légende, “il était une fois… en 1635.”

   Sans parler de rêve, la Martinique me nourrit et m’inspire par ses odeurs, ses couleurs, ses sons et sa littérature. Pour finir, ce spectacle m’a permis de me sentir martiniquais à 50% comme un bon rhum blanc agricole du pays. 

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