Le parquet d’Ajaccio a ouvert une enquête après des menaces visant le président de la FCPE de Corse-du-Sud, opposé au nom du «libre choix des familles» à l’obligation de suivre un enseignement bilingue français-corse.
Le projet du rectorat de «généraliser» l'enseignement du corse provoque des tensions dans l'île, jusqu'à des menaces contre l'association de parents d'élèves FCPE, opposée, au nom du «libre choix des familles», à l'obligation de suivre un enseignement bilingue français-corse dans certains établissements publics. Tout est parti d'un courrier du président de la FCPE de Corse-du-Sud adressé début juin à la ministre de l'Éducation Élisabeth Borne et qui a fuité sur les réseaux sociaux. Dans cette lettre, consultée par l'AFP, la fédération de parents regrette la «transformation d'écoles ou de collèges en sites bilingues exclusifs».
Dans ces établissements publics, «des refus d'inscriptions» d'élèves «en CP (classe préparatoire) standard ou en 6e standard», les ont contraints à suivre la filière bilingue «ou à trouver une autre école», écrit-elle. Une école élémentaire d'Ajaccio, deux de Porto-Vecchio et le collège de Vico sont a minima concernés, a précisé à l'AFP une source proche du dossier. Interrogé par l'AFP, le rectorat n'a pas souhaité confirmer les établissements concernés.
Si la FCPE juge l'apprentissage bilingue «très intéressant pour beaucoup d'enfants», elle s'oppose à toute «obligation», qui pourrait «être source de difficultés et d'exclusion» pour certains élèves, atteints de troubles dys (dyslexie, dyscalculie, dysgraphie, dysphasie, dyspraxie...) ou dont les parents ne parlent pas corse. D'autant que «47% des écoles» sont déjà bilingues, 20% offrent filières standard et bilingue et 33% sont en filière standard, selon le rectorat.
Mais cette position a suscité un tollé : «vision rétrograde», selon les autonomistes de Femu a Corsica, «attaque ignominieuse» pour les autonomistes d'opposition du Parti de la nation corse, «pensée anti-corse d'extrême-gauche» pour le parti nationaliste d'extrême droite Mossa Palatina. Même le député Horizons de Corse-du-Sud Xavier Lacombe a «regretté le ton et les conclusions» du courrier. Quant aux indépendantistes de Core in Fronte, ils ont appelé à faire quitter l'île au président de la FCPE. Des appels relayés par des messages injurieux sur les réseaux sociaux et des tags menaçants à Ajaccio, au point de pousser le parquet à ouvrir une enquête.
Dans un communiqué en français et en corse, le recteur de Corse, Rémi-François Paolini, a regretté les «nombreuses inexactitudes» du courrier de la FCPE, sans préciser lesquelles. «Effectivement, j'ai dû inscrire mon enfant en filière bilingue, je n'avais pas le choix, sinon il fallait changer d'école», a pourtant confirmé à l'AFP, sous couvert d'anonymat, un parent d'élève de CP de l'école publique Charles-Bonafedi, à Ajaccio, site bilingue exclusif à partir de septembre. «Le collège passe en bilingue, c'est une année expérimentale», a aussi confirmé à l'AFP un personnel du collège public rural de Vico, à 50 km d'Ajaccio. Tous les élèves, de la 6e à la 3e, auront trois heures de langue corse mais aussi les mathématiques, l'histoire-géographie, le sport et les arts plastiques enseignés en bilingue français-corse.
La FCPE regrette également que le projet académique ait pour «axe prioritaire» de «faire de la langue corse un “savoir fondamental”», comme «lire, écrire, compter et respecter autrui», les savoirs fondamentaux de l'éducation nationale. Cet objectif va «rendre obligatoire à très court terme l'enseignement bilingue dans toutes les écoles», prédit la FCPE, pointant une «coofficialisation de fait de la langue corse avec le français». Coofficialité pourtant écartée du projet de réforme constitutionnelle sur la Corse qui doit être présenté prochainement au Parlement.
En présentant son projet académique début mai, le recteur avait précisé que rendre le corse «savoir fondamental» impliquait «de renforcer et généraliser son enseignement», avec notamment la création de «70 nouvelles classes immersives dès septembre», «essentiellement en maternelle», dans une île qui compte 64 écoles maternelles publiques. Cet enseignement bilingue immersif «favorise d'abord la langue régionale (...) puis intègre, dans une montée en charge progressive et continue, l'enseignement du et en français», précise l'académie sur son site internet.
«Ce n'est pas du bilinguisme, c'est remplacer le français par le corse», a estimé un professeur auprès de l'AFP. «Bon nombre de familles souhaitent faire le choix pour leurs enfants d'une scolarité comparable à celle de tous les enfants de France», écrit la FCPE, demandant «que soit restauré le libre choix des familles». Interrogés, ni le rectorat ni le ministère n'ont souhaité réagir. Dans l'île, 39% des adultes sont des locuteurs actifs de corse, selon une enquête de 2023 commandée par la Collectivité de Corse. Et trois heures d'enseignement du corse sont déjà obligatoires, du CP à la sixième.
Pas besoin de participer à un référendum pour refuser/résister à un modèle de société :il y a plu Lire la suite
C'est une blague ou quoi ! Lire la suite
Parce que ce que ces Caraibéens anglophones ne sont pas drogués à la Surconsommation imbécile.Ils Lire la suite
C'est qui "les conseillers basanés de Méluche" ?
Lire la suite...article qui a 71 vues au moment où je rédige ce commentaire, vous trouvez le moyen de vous éch Lire la suite