Socrate 11 : de retour du Bénin

Hector Poullet

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Nous avons du mal à quitter  le Benin. Pendant 12 jours pleins nous avons été captivés, notre esprit comme capturé, par un pays qui n’était pas le nôtre mais qui nous a accueillis comme si nous étions ses enfants. Nous ne vous avons pas tout raconté sur ce site de Fondas Kréyòl-la  et peut-être même n’avons-nous pas dit l’essentiel de nos émotions. Il faudrait, sans doute que vous y alliez vous-même pour les éprouver.

Ainsi n’avons rien dit de notre visite du Centre Culturel.  La veille de notre départ, nous avons eu la surprise d’être reçus par monsieur José Pliya, Béninois,  homme de théâtre, ancien directeur de l’Archipel en Guadeloupe. La visite des Trésors restitués au Bénin par la France nous a bouleversés tant par l’histoire de cette restitution que par la présence des œuvres elles-mêmes. Plus que la beauté des trônes des rois,  apprendre qu’après deux ans d’un combat acharné les premiers objets volés et transportés en France ont été ces monumentales statues sacrées en terre cuite, symboles du pouvoir spirituel, vous fait mesurer l’hébétude qu’ont dû éprouver les populations du Royaume d’Abomey quand ils ont vécu ce sacrilège.

Juste à côté des salles de cette exposition se trouvent une exposition de l’art contemporain au Benin, des grands artistes de nos jours et c’est bien que cette visite suive la précédente car elle démontre la continuité et la richesse de la vie artistique dans ce pays d’Afrique.

Nous n’avons pas non plus parlé de notre réception à l’Ambassade de France, grace à Rony qui manifestement avait déjà un contact dans ce milieu diplomatique très fermé. Là encore nous avons eu la surprise de découvrir que l’Ambassadeur de France au Bénin connaissait bien la Guadeloupe. Il nous a reçu avec beaucoup d’amicalité, puis nous a laissés avec le jardinier, visiter les parcs et jardins de l’ambassade, le seul lieu de Cotonou où se trouvent à peu près toute la végétation tropicale, mais également une centaine d’espèces d’oiseaux, ainsi que deux colonies de grandes chauves-souris frugivores.

Nous n’avons pas eu le temps d’aborder avec vous ni les aspects de la gastronomie avec les plats typiques comme les purées de manioc, d’ignames, les poissons boucanés ou les « poulets bicyclette » ou les boissons comme cet alcool de vin de palme du nom de sodabi.

Enfin nous aurions aussi aimé vous parler du niveau de vie, vous raconter nos difficultés à jouer avec les grands nombres de Francs CFA  par rapport à nos euros, quand un pourboire de 1000 CFA en fait correspond à moins  de 2 € ou qu’un cadeau, à offrir à notre retour, de 15 000 CFA ne représente qu’un peu plus de 20€. C’est dire si le Bénin doit se battre contre la pauvreté. En effet ce pays est l’un des rares en Afrique à n’avoir ni ressource minière, ni pétrole, alors que le Nigéria voisin est un réservoir de l’or noir. Ce n’est pas nécessaire de vous faire un dessin, l’essence et le gaz en contrebande par bidon ou par container sur des gabarres le long du fleuve qui sépare les deux pays, est un pivot de l’économie souterraine.

Bref, beaucoup de sujets n’ont pas été abordés et il ne vous reste qu’une solution si vous voulez vraiment y comprendre quelque chose c’est d’y aller. Faites vite car nous n’avons pas visité le Nord du Benin, le pays des tata-sombras justement à cause de troubles à la frontière avec le Burkina voisin.      

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