Amical conseil aux justiciables et aux avocats de l'île aux fleurs

Rubrique

        Nous vivons sur un territoire français où la justice est rendue selon différents Codes de loi, les plus connus du grand public étant le Code civil et le Code pénal.

         Dans nos tribunaux, la justice est tout naturellement rendue en français, les personnes jugées s'expriment dans ce même idiome mis à part les étrangers qui bénéficient d'un traducteur assermenté pour l'anglais, l'espagnol, le créole etc...En bref, la Martinique est un territoire français depuis bientôt 4 siècles et si l'on en juge par les résultats des différentes élections depuis 1946 ses habitants ne souhaitent pas changer le statut politique de leur île. Lorsqu'ils élisent des candidats indépendantistes, tant au niveau local qu'au niveau dit national (députés etc...), ils le font en sachant fort bien que ledit statut n'évoluera pas d'un demi-millimètre. Les Martiniquais ont même refusé par 80% des voix, en 2010, un tout petit début de commencement d'autonomie (Article 74) alors que Sain-Barth, pourtant majoritairement peuplé de Blancs créoles, l'avait accepté ! 

          S'agissant de la justice, les Martiniquais ont coutume de se plaindre que la majorité des juges soient des Hexagonaux comme si en Bourgogne ou en Normandie la majorité des juges étaient des Bourguignons et des Normands !!! On dénote dans cette récrimination un comportement à la fois infantile et "compère Lapin", qui n'est jamais pointé du doigt par aucun parti politique, électoralisme oblige, ni même par les groupuscules "révolutionnaires" qui n'ont que le mot "le peup" à la bouche. Or, si l'on accepte d'être français, comment refuser les lois...de la République française ? 

           Comment faire semblant d'oublier que l'Article 2 de la constitution française énonce que "Le français est la langue de la République" ? 

            Et c'est là qu'intervient l'usage du créole tant au sein du tribunal qu'au-dehors à savoir dans les conférences de prese, les meetings, les posts sur les réseaux sociaux ou les vidéos Tik Tok. Chacun se souvient de ce directeur de société d'HLM qui avait été traîné devant les tribunaux pour avoir lancé à l'un de ses subordonnés avec lequel il était en conflit "Chaben ka manjé Kouli !". Ou encore de ces militants qui avaient fait circuler sur les réseaux sociaux le message "Annou koké yich Bétjé !" qui eux aussi avaient eu affaire à la justice. Dans les deux cas, les parties s'étaient écharpées sur la traduction des phrases en question, les défenseurs de ceux qui avaient prononcé ou écrit ces dernières avançant l'argument fallacieux selon lequel il ne fallait pas les prendre au sens littéral. On ignorait que nos avocats fussent des experts en linguistique ! Or, si tout mot peut avoir plusieurs sens, il était évident que la première phrase relevait d'une forme de racialisme et dans le second, d'un appel à s'en prendre sexuellement à des membres de la gent féminine békée. On note d'ailleurs que ni les juges hexagonaux ni les avocats martiniquais ne sollicitent jamais les spécialistes du créole du Campus de Schoelcher pourtant nombreux depuis que dans les années 70 (depuis un demi-siècle donc !) feu le professeur Jean Bernabé, avait instauré l'étude de cette langue au sein de l'Université des Antilles.

    Ces temps-ci rebelote !

    Un avocat antillais est poursuivi en justice par une procureure pour diffamation au cours d'une conférence de presse liée à des manifestations contre le chlordécone. Pour justifier le fait qu'il n'avait aucunement diffamé la seconde, le premier a rappelé qu'il avait dit "Pa pwan dité pou lafiev ou pa ni !". Autre affaire plus récente : un dirigeant du combat contre "la vie chère" se voit lui aussi traduit en justice pour avoir appelé à "atatjé sé lanméri-a". Nul doute que d'autres affaires du même type continueront à se produire à l'avenir. Cela en devient lassant et relève de ce bal masqué permanent dans lequel Martiniquais et Guadeloupéens semblent se complaire. Bal masqué fait de plaintes en justice, de procès, de manifestations, d'articles de presse, de reportages-radio ou télé. Au final, tout cela ne change absolument rien à la situation de nos deux iles, sauf à bâtir des statures de héros (souvent éphémères) à des militants et des avocats. 

    D'où un amical conseil à tout ce beau monde : PARLEZ FRANCAIS ! Cela nous évitera à perdre notre temps avec des procès à grand spectacle mais qui relèvent pour la plupart du cirque médiatique. 

   NB. Note comique : un prévenu martiniquais s'était vu demander, cela dans les années 80 du siècle dernier, par un juge hexagonal pourquoi il avait tenté d'agresser sexuellement celle qui le poursuivait en justice et notre prévenu de répondre "Mais non ! J'ai fait ça sans graisse, misié li-jij !".  

Commentaires

Doit on être masochiste?

Karl

01/04/2025 - 10:18

Les martiniquais on refusé, lors de la consultation de 2010, un tout petit bout d’autonomie, ce en 2010!
Quand on voit comment nos élus, ceux d’hier comme ceux d’aujourd’hui se préoccupe des problèmes du pays, à commencer par ceux qui sont comme le nez au milieu du visage, je veux parler de la tonte de l’herbe sur les bas côtés des routes et de toutes les routes, de l’élagage le long de ces mêmes voiries, de la collecte des ordures et de éradication des dépôts sauvages, on ne peut qu’être inquiet pour la suite.
Ainsi hier, la perquisition menée hier à la CTM et aussi à l'IMFPA, est liée à "l'opération REJI (Revenu émancipation jeunes initiative), "Deviens ce que tu es", usine à gaz imaginé par « Cruella » surnom semble t-il donné à une conseillère du président de la Martinique et financée par la CTM en 2023, sur des fonds européen. 14 millions d'euros y ont été consacrés soit pas loin de 20 000,00€ par jeune (16 ans à 25 ans et jusqu'à 30 ans) bénéficiaires.
Officiellement, les objectifs étaient les suivants :
Pendant 1 an, le jeune en situation de précarité pourra découvrir le monde de l’entreprise à travers une ou plusieurs immersions professionnelles et tester librement une activité économique, culturelle, sportive ou sociale ; tout en disposant d’un revenu allant de 200 € à 685 € selon sa situation sociale.

Ce dispositif lui permettra ainsi de s’essayer, de renoncer, de se révéler, de se projeter, de donner libre cours à ses envies et aspirations.

Il bénéficiera également d’un accompagnement sur mesure tout au long de son parcours, au terme duquel il pourra :

- Signer un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation
- Signer un CDD, CDI ou CDDI (contrat à durée déterminée d’insertion)
- Valider une VAE
- Décrocher un diplôme ou un titre
- S’engager dans un processus de création d’entreprise ou de reprise d’entreprise
- Intégrer une formation.

Cette opération REJI n'a jamais fait l'objet d'un bilan. Comment les bénéficiaires ont-ils été sélectionnés, quel a été le taux de présence lors des actions de formation, combien ont pu atteindre les objectifs fixés, quel est le bilan après un an, que sont devenus ceux qui n'ont pas atteint les objectifs prévus et surtout, à quoi ont été employés exactement les 14 millions d'euros?

Il semble en outre que 3,8 millions d'euros aient été versés au Comité départemental d'accès au droit (CDAD), structure qui a fait parler d'elle :

_"La révélation, en mars dernier, de détournements de fonds au sein du Comité départemental d'accès au droit (CDAD), a fini par éclabousser toute l'institution judiciaire en Martinique. Une enquête interne a d'abord mis en cause la secrétaire générale du CDAD, Micheline Virgal, qui avait pourtant été lanceur d'alerte dans ce dossier.

Parce qu'elle a été commandée à une société privée en lieu et place d'une inspection administrative, les modalités de cette enquête ne présentaient pas " les garanties habituelles d'une enquête interne et conduite de manière totalement partiale ", selon une source proche du dossier. Surtout, si ce que l'on reproche à Micheline Virgal pourrait bien être avéré, son éviction ne peut suffire à absoudre la présidente du CDAD, Karine Gonnet, magistrate présidente du tribunal de Fort-de-France.

Contrairement à cette dernière, Micheline Virgal n'a pas bénéficié d'un débat contradictoire à huis clos et dans la plus grande discrétion devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Au contraire, sa carte professionnelle a été déchirée en présence d'un huissier, ses affaires déposées dans la salle des pas perdus, avant qu'elle ne soit reconduite manu militari aux portes de la juridiction.

Karine Gonnet a, finalement, fait l'objet courant août d'un signalement et d'une procédure disciplinaire devant le CSM sur la base de l'article 50 de l'ordonnance du 22 décembre 1958. Que dit ce texte de loi ? Un chef de cour, " informé de faits paraissant de nature à caractériser des manquements déontologiques ou disciplinaires, peut saisir le Conseil supérieur de la magistrature pour demander une interdiction temporaire d'exercice à l'encontre d'un magistrat du siège faisant l'objet d'une enquête administrative ou pénale ".

En toute logique, c'est bien ce dont il était question lors d'une audience à huis clos du CSM, le 25 septembre dernier, à Paris. Attendue ce mercredi 9 octobre, la décision du Conseil supérieur de la magistrature restera confidentielle.

Ambiance tendue au tribunal
Demandes d'attestations de bonne moralité et courriers rageurs, signalements à la justice et demandes de mutations : l'ambiance est asphyxiante dans les couloirs du tribunal judiciaire de Fort-de-France. " Les personnels du tribunal n'étaient pas tous satisfaits du management proposé par la présidente et ont été informés des perquisitions : ils se sont posés beaucoup de questions ", confie une autre source proche du dossier.

L'enjeu pour le Conseil supérieur de la magistrature à travers sa décision attendue est de protéger l'institution judiciaire et son image en Martinique. Si on ne connaît pas sa décision, l'information judiciaire ouverte par le parquet national financier pour détournement de fonds publics et confiée à Serge Tournaire, premier vice-président chargé de l'instruction au tribunal judiciaire de Paris, va suivre son cours (une perquisition a déjà eu lieu dans le bureau et au domicile de Karine Gonnet les 9 et 10 juillet dernier), tout comme l'inspection mandatée par la chancellerie.

Le recueil du Conseil supérieur de la magistrature sur la déontologie, accessible en ligne, consacre un chapitre à la " probité " : " Un chef de juridiction veille à la bonne utilisation des ressources qui lui sont confiées pour l'administration de la justice sans usage abusif ou inapproprié. " Le seul non-respect de cette disposition constitue donc un manquement." (FA 7 octobre 2024).

Alors, stop ou encore, telle est la question qui se pose aux martiniquais!

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  • Dans les deux affaires, il s'agit pourtant de fonds européens...

    KI KOTE ?

    Albè

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    Ki koté i ka graté grenn dépité-a ? Adan an lasansè ?

    Lire la suite
  • Dans les deux affaires, il s'agit pourtant de fonds européens...

    Rectificatif

    Karl

    01/04/2025 - 10:26

    Il fallait lire « Albè, bom bè », mais Albè a dû rectifier!!!

    Lire la suite
  • Dans les deux affaires, il s'agit pourtant de fonds européens...

    Une énigme?

    Karl

    01/04/2025 - 10:21

    Mé non Albè, nom bè, y pa ka graté gren-li, y ka graté gré dépité-à

    Lire la suite